Semaine du cinéma scientifique : Karim Namoano de la RTB, remporte le mil d’or

                                                                                                                                      Fatouma Ouattara

Le lauréat Karim Namoano en compagnie du représentant de l'IRD, Jean Marc Le blanc
Karim Namoano en compagnie du représentant de l’IRD, Jean Marc Le blanc

Du 12 au 16 novembre 2013, Ouagadougou,  a abrité  la semaine du cinéma scientifique. 9 films documentaires étaient en compétition. Le  trophée « mil d’or » qui récompense le meilleur documentaire scientifique est revenu au journaliste Karim Namoano de la Télévision nationale.

« L’eau de la honte », c’est le titre du documentaire qui a convaincu le jury  à l’occasion de la Semaine du cinéma scientifique. La pertinence du thème et le traitement scientifique sont entre autres les critères qui ont valu au réalisateur, Karim Namoano qui est aussi membre de l’Association des Journalistes et Communicateurs scientifiques du Burkina(AJCS/BF), de remporter le trophée  du « mil d’or ». En effet, ce film documentaire  de 26 minutes retrace le circuit d’alimentation des barrages de Ouagadougou non seulement à partir des eaux de pluies mais aussi à partir des eaux sales, souillées et polluées venant des ménages, des usines et même des hôpitaux qui nous reviennent  en eau de boisson après le traitement de la nationale des eaux, l’ ONEA. Un traitement  qui devient de plus en plus difficile à cause de certaines matières organiques et chimiques dangereuses qui se retrouvent dans l’eau. Le film donne la parole aux chercheurs qui mènent des études  sur le sujet. Les résultats qui se dégagent  de ces études sont très alarmants.

Très ému par cette reconnaissance, Karim Namoano a dédié son trophée aux enfants qui traversent les canaux  d’évacuations des eaux usées pour se rendre chaque jour à l’école ainsi que les femmes qui prennent des risques considérables  dans ces canaux pour extraire du sable à la recherche de leur pitance quotidienne. Il a profité lancé un appel aux populations afin chacun prenne conscience que tout ce qu’il jette dans la nature lui revient d’une manière ou d’une autre. C’est dire que nous ne sommes pas seulement victimes de la pollution mais aussi des acteurs de cette pollution.

En rappel, la Semaine du cinéma scientifique est organisée chaque année par l’Institut français, l’Institut de  Recherche pour le Développement(IRD) en collaboration avec l’Association des Journalistes et Communicateurs scientifiques du Burkina (AJCS/BF).Elle vise à promouvoir  la culture scientifique notamment au sein de la jeunesse burkinabè. C’est à travers l’adoption de la science, a souligné le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Gnissa Konaté  à l’occasion de l’ouverture de la semaine du Cinéma scientifique, que l’on pourra faire reculer les limites de l’ignorance et favoriser un changement de comportements  afin d’accélérer le développement  de l’Afrique. C’est pourquoi, le représentant de l’IRD, monsieur Jean Marc Leblanc a lancé un appel aux réalisateurs  africains à s’intéresser à la production de film scientifique pour participer à cette éveil des consciences.

En effet, tout en soulignant la qualité des films présentés, il a déploré le fait qu’il n’y ait  pas eu beaucoup de films soumis à la compétition. Il a souligné que les 9  films nominés ont été choisis  sur un total de 15 films. Quant à la question de savoir pourquoi le prix du meilleur documentaire n’est pas doté d’une motivation financière, Jean Marc Leblanc a déclaré que c’était un problème de moyen financier car l’IRD  et l’Institut français à eux seuls ne peuvent pas tout faire. Il a profité lancé un appel aux sponsors et à tous ceux qui  travaillent à la promotion de la science et à la vulgarisation des résultats scientifiques  à apporter leur contribution au rayonnement de cette semaine. L’ambition des organisateurs de cette semaine qui est à sa troisième édition est de faire de Ouagadougou la capitale du cinéma scientifique.

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